C’est un jour après le terme annoncé que notre petit yogi a décidé de pointer le bout de son nez. Un joli samedi du mois de juin, sous une chaleur déjà étouffante, pendant le premier match de qualification des bleus aux huitièmes de finale de la coupe du monde. Tu as choisi le moment parfait, TON moment, pour nous rejoindre et souder à jamais notre petite famille. Récit de neuf mois de préparation et d’un des plus beaux jours de ma vie.
Comme je vous le disais dans mes dernières confidences, il m’a fallu beaucoup de temps pour réaliser que j’étais enceinte et à embrasser ce nouveau statut. C’est en fin de deuxième trimestre que j’ai véritablement plongé dans l’aventure. Chaque jour qui passait je sentais se créer en moi ce lien incroyable avec mon petit garçon. Je lui parlais, dansais avec lui, écoutais des percussions et ressentais déjà cet amour si fort sans l’avoir encore rencontré. La grossesse est une aventure incroyable, j’ai toujours du mal à réaliser ce que le corps d’une femme est capable de faire. Faire grandir une vie, la mettre au monde et ensuite la nourrir. C’est tellement magique et si fort!
Ces 9 mois ont été si chamboulants. Du rire au larme, de l’euphorie à l’angoisse, de la passion à la peur. Je les ai toutes vécues. A 100%. Et j’ai d’abord cru, bien à tort, que je pourrais tout faire toute seule, comme une grande. Mais j’ai vite compris que j’avais envie, et surtout besoin, d’être entourée. Choyée, rassurée par des femmes déjà mamans, par des professionnelles, par ma famille et mes amies. Pour la première fois de ma vie, j’ai fait le choix de m’entourer et j’ai vu de mes yeux, plus que jamais, la force d’un cercle de soutien.
A l’heure où j’écris ces mots je ressens une immense gratitude envers toutes ces femmes qui se sont ouvertes à moi: celles qui m’ont confié leur accouchement, m’ont parlé de leurs petits bouts des étoiles plein les yeux, ont essayé de m’expliquer la force de l’amour d’un enfant. Celles qui m’ont fait réaliser la vie qui prenait place en moi. Celles qui m’ont dit que j’étais belle quand je me sentais baleine. Celles qui m’ont écoutée à leur tour, rassurée, soignée quand il le fallait. Celles qui ont séché mes larmes. Celles qui m’ont tenu la main, soutenue physiquement comme moralement. Je n’y serais pas aussi bien arrivée sans vous. A toutes celles qui se reconnaîtront dans ces mots, merci. Merci de tout mon coeur.
Notre équipe
Je mentirais si je vous disais qu’il n’y a pas eu de moments durs au long de cette grossesse, bien au contraire. Nous avons mis le temps à réaliser que nous allions devenir parents, que la vie nous avait fait une surprise qui allait changer le cours de nos vies.
Si je savais une chose c’est que je voulais être écoutée, et autant que possible maîtresse de mon accouchement. Je crois que je rêvais secrètement de vivre cette expérience primitive et naturelle de donner la vie, de ressentir la douleur et la joie de l’enfantement. Alors je me suis tout simplement tournée vers une clinique Amie des Bébés. J’aurais rêvé accoucher en plateau technique mais il n’en existe malheureusement pas sur Nice. Ce choix était le plus proche de ce que je souhaitais pour mon premier enfant ne me sentant pas d’accoucher à la maison. J’ai choisi un établissement et une gynécologue formés aux méthodes de Bernadette de Gasquet, qui prône un accouchement physiologique et des techniques alternatives de gestion de la douleur et d’accouchement. Et quel choix juste! Je ne voulais pas me sentir accrochée à des milliers de fils et incapable de bouger. J’avais aussi envie d’être actrice de mon accouchement quel que soit son déroulé.
Choisir son/sa gynécologue
J’ai d’abord choisi le lieu où je souhaitais accoucher et me suis ensuite tournée vers la liste des gynécologues y travaillant pour faire mon choix. Là encore, cela a été une évidence. Je voulais quelqu’un de doux, à l’écoute, rassurant, passionné et surtout, surtout, respectueux du corps. J’ai été suivie par ma gynécologue de ville jusqu’au 7ème mois puis par celle qui allait mettre mon enfant au monde. Si c’était à refaire, je crois que je me ferai suivre directement par le Dr Jugnet. Un lien si fort se crée au fur et à mesure des mois et des rendez-vous. Et ce lien est si important le jour J.
Faire un plan de naissance
J’ai toujours adoré poser mes idées sur le papier. Au cours de mon deuxième trimestre de grossesse, j’ai donc listé toutes les choses que je souhaitais pour mon accouchement, des éléments concrets pour que les sages-femmes de la maternité et ma gynécologue puisse comprendre qui je suis et quel type « d’expérience » je désire vivre. Des choses toutes bêtes comme être appelée par mon prénom, à mes choix concernant la péridurale ou l’utilisation d’instruments lors de l’accouchement. Nous en avions discuté avec ma gynécologue puis la sage-femme en charge de mon accueil à la maternité en a tout de suite pris connaissance et a fait tout son possible pour le respecter le maximum possible et me donner les clés pour prendre moi-même les décisions. Aucun choix ne m’a été imposé et même quand j’ai finalement décidé de choisir la péridurale, celle-ci a été dosée avec grand soin me permettant de toujours continuer à bouger.
Mes sages-femmes
Notre superbe système de santé prévoit 8 séances pendant la grossesse. Je les ai adorées. On a pu poser toutes nos questions et en découvrir beaucoup beaucoup plus sur la vie de parents : du portage à l’allaitement en passant par des séances de sophrologie et de gestion de la douleur pendant l’accouchement. J’ai adoré et là encore, j’ai eu un véritable coup de cœur pour la personne qui m’a accompagnée. Je suis retournée la voir pour ma rééducation du périnée après la naissance de bébé sourire, puis pour avoir des conseils sur la bonne mise en place de l’allaitement et comment le continuer malgré la crèche et la reprise de mes activités.
Nous avons aussi eu la chance de faire 4 séances d’haptonomie avec une sage-femme en cours de validation de sa formation. C’était une expérience incroyable. Nous avons commencé très tard (au cours du 7ème mois de grossesse) et sentions déjà bébé bien bouger dans mon ventre. Mais ces séances nous ont appris à véritablement communiquer avec lui et introduire une routine tous les soirs. Des moments qui me donnent encore la chair de poule maintenant. Des instants qui ont soudé notre équipe à trois : maman, papa et bébé sourire. Dans l’intimité de notre cocon, prendre le temps de se lier, de se parler, de déjà apprendre à s’aimer. Et tout cela a pris tout son sens le jour J.
J’ai aussi fait appel à une accompagnatrice à la naissance, psychologue de formation, pour m’écouter. Parfois cela fait du bien d’avoir une personne extérieure qui vous dise que tout est normal, que vous faites du mieux que vous le pouvez et que tout ira bien. Et puis il y a eu mon ostéopathe de grossesse. Je n’étais jamais allée chez l’ostéopathe avant ma grossesse mais au cours du 6ème mois je me suis bloquée le bas du dos. Elle m’a sauvée trois fois pendant ma grossesse (notamment en fin de grossesse où bébé s’était bloqué dans mon bassin) et également après l’accouchement car bébé sourire m’avait déplacé le sacrum en passant.
Le jour J
Après une nuit de contractions complètement irrégulières à la maison, il est temps pour nous de gentiment s’orienter vers la clinique. J’étais à la fois surexcitée de bientôt rencontrer notre fils, anxieuse d’être renvoyée chez moi et confiante en notre équipe. Je savais que tout se passerait comme cela devait arriver. Je ne pensais plus à rien qu’à vivre cet instant présent avec mon mari et mon fils.
Je ne rentrerai pas dans les détails de l’accouchement, ils restent encore très intimes.
A l’arrivée à la clinique j’avais l’esprit ouvert et l’envie d’écouter mon corps. Je vivais chaque contraction très profondément, accompagnant mon corps et pensant uniquement à mon bébé. Jusqu’au moment où la douleur et la fatigue fut telles que je n’arrivais plus à respirer. Là j’ai su qu’il était temps de demander la péridurale. Le travail était déjà très avancé mais je savais aussi au fond de moi que j’avais atteint mes limites, que cela ne servirait plus à rien car je me crispais trop et n’arrivais plus à accompagner les vagues qui m’animaient.
Sur le moment bien sûr, j’ai eu une once de regret, mais toute l’équipe m’a tellement rassurée et entourée. J’avais déjà si bien travaillé et puis ce n’était pas fini. Ma péridurale a été très légèrement dosée pour que je puisse toujours sentir mes contractions assez fortement et être actrice de ma poussée. A partir du moment où mon corps était prêt, il a fallu 4 heures à bébé sourire pour se décider à s’engager vers la sortie. Il était trop bien dans le ventre de maman.
Quatre poussées de toutes mes forces ont permis à bébé sourire de venir au monde. Je me souviendrai de cet instant toute ma vie. Mon mari serrant ma main et me disant qu’il le voyait arriver, ma gynéco m’encourageant et me disant que je faisais un super travail, puis me demandant de lui tendre les mains pour attraper mon fils. Je l’ai attrapé par les épaules et senti naître. Quel moment incroyable… Je l’ai immédiatement posé sur moi. Il a ouvert ses petits yeux, et m’a souri. Mon cœur s’est arrêté. J’étais maman. Nous étions parents. Et on est restés là, comme ça, en silence, pendant deux heures qui m’ont paru être l’éternité.
Delphine, que de mots magnifiques qui me donnent la chair de poule ainsi qu’une nostalgie!
Bravo a toi et à nous les mamans….
Merci Amy 🙂 J’imagine que je ressentirai la même nostalgie en relisant mon texte dans quelques années. Et oui bravo à toutes ces déesses et guerrières de mamans <3